Je suis le sentiment de rejet exacerbé de Jack... (dédicace)

Il y avait peut-être deux semaines déjà que Zohra n’avait pas foutu les pieds au bar des Frye et c’était le plus long qu’elle pouvait supporter. Pour plusieurs raisons : déjà parce qu’Eliza lui manquait plus que de raison… sans que la Harpie ne puisse se l’avouer à elle-même. Et parce que depuis « l’incident » de la balle entre les deux yeux d’un agresseur, elle mourrait littéralement d’envie de mettre Jack à l’épreuve et de voir ce que pouvait valoir les menaces de cet humain pédant. Il n’avait pas conscience du jeu avec lequel il jouait, pauvre petite chose. Mais si à leur dernière entrevue, le croisé à l’improviste avait rendu les nerfs de Zohra sur le vif et incapable de supporter ses imbécilités, cette fois c’était différent. Car c’était elle qui allait venir trainer sa taquinerie et souiller la journée de Jack. En forme qu’elle était ! Et puis même si le laps de temps n’avait pas été épais entre son retour au Fyre et son Headshot public, Zohra s’était déjà trop assurée que ses traces étaient effacées pour résister à l’appel du troll. Alors la Harpie s’enroula dans son manteau rouge, pour trottiner de sa Maserati jusqu’à la porte du bar, non sans avoir passé un coup de polish sur sa petite merveille (je parle de la bagnole n’est-ce pas …) et laissé un bourrin de pingouin devant pour sa protection (à la bagnole, toujours).

C’est donc avec l’air extrêmement bienheureux mais la malice puante au fond des yeux que Zohra poussa la porte du bar, laissant la lumière dessiner sa silhouette comme dans l’un de ces westerns débiles où le méchant met en scène son arrivée. Puis elle traina ses talons jusqu’au comptoir non sans rayer le sol, observant les clients du bar en saluant quelqu’un d’entre eux comme si elle les connaissait. Ce n’était pas le cas, et puis ils avaient tous l’air de parfait clodo dans ce bouiboui immonde pour côtoyer une si jolie dame. Quand enfin elle se tourna vers Jack, se fut pour glisser ses fesses sur un tabouret haut, et mimer un soupir d’aise à la vue du barman.

Je sais que t’es menaces de l’autre jour étaient en sucre, très cher Jack donc me voici. Et puis je ne peux résister à l’invitation d’Eliza, j’en suis fort navrée.

Elle papillonna des cils, passa une main godiche dans ses cheveux pour faire mine d’être une parfaite cruche devant les pas-beaux yeux de Jack. Puis elle rejeta sa chevelure en arrière non sans manquer de crever l’œil d’un type qui passait derrière elle, et croisa les jambes pour enchainer :

Alors, voudrais-tu me servir un Flirtini ? C’est la boisson idéale pour ce nouveau tête à tête entre toi et moi.  

On a frôlé la vie

Le Mads en costume Italien valdingue sur le côté, projeté en arrière par la simple force de l’amant raté et surtout de la téquila. M’enfin, ça, c’est ce qu’il dit devant tout le monde. Le Sioniste, faisant judicieusement mine d’être un peu trop alcoolisé tangue sur place et lance un majeur vers le ciel à l’attention du blond furibond. Mads fixe la porte qui claque, puis les passants aux regards offusqués. L’abruti est bien conscient d’être vu de tous.  C’est bien, braves petits moutons débiles. L’Irlandais admire alors la devanture du Fraye’s. Le véritable enjeu se trouve juste à l’intérieur. Le supposé alcoolique se roule mollement une clope qu’il coince ensuite derrière son oreille avant de débouler dans le sanctuaire d’alcool. Un vrai petit paradis sur terre, quoi qu’un peu décrépit, le sanctuaire …  La moue en biais, l’enfoiré fixe celui qui l’a injurié par-dessus son épaule, avant de fermer la porte derrière lui. Trop de monde. Trop d’humains. Et au milieu de la crasse humaine, la grognasse. La Oupyr entre deux molosses rie à gorge déployée et arrête un regard circonspect vers lui. Mads tangue plus fort, lâche un rire et gras et se traîne jusqu’au bar.  Le Chevalier renifle, traîne sa carcasse au comptoir et pose son cul sur l’un des tabourets.

Elle l’a reconnu ? Il en sait foutrement rien.
La dernière fois, il était sacrément mal fagoté et planqué sous un bonnet. Pourquoi ça avait mal tourné ce soir là, déjà ? Ah oui ... Il avait croisé la mioche et s'était 'légèrement' détourné de sa mission.  

«  - J’vous dérange en pleines roucoulades ou j’peux avoir mon putain d’verre ?   qu’il meugle en reniflant, tournant le menton vers le barman et une brune à la peau de chocolat.

Ah, elle, elle est bonne.

Mads hausse un sourcil et ses iris reluque le barman de la tête aux pieds. Nan, lui il en est pas. L’air contrarié sur la gueule, le chasseur se tourne àç nouveau vers sa voisine de comptoir. Sa moue se fendille et le voilà qui lui lance son sourire le plus ravageur. Ce foutu costume le moule trop et l’étiquette lui gratte la nuque. Au moins la vue est bonne. Le Chevalier tourne à nouveau son regard vers la blonde et passe un pouce sur sa lèvre inférieur d'un air songeur. A en juger par la gueule de ses acolytes, elle n’est pas la seule suceuse de sang de la soirée à se faire rincer la glotte. Merde. Quatre Oupyrs ? Peut-être trois. Difficile à dire sans les voir à l’œuvre. Fait chier. C’était pas prévu au programme. Le sioniste sent le poids rassurant de son flingue contre sa hanche. Il est prêt à agir, mais quand ? Ses pupilles d’un bleu de javel se figent sur le miroir derrière les verres. De là, il voit tout ou presque. Quelques bouteilles viennent ici et là cacher sa vision.  

Trop de bouteilles.

Le grand brun s'étire de toute sa hauteur, la lumière enfin à tous les étages. Ou presque.

- EH LES GARS, C'SOIR C'MA TOURNÉE ! »

Et voilà qui lève son nouveau verre, la gueule déphasée et le sourire en travers. Mais toujours le regard figé sur la sale connasse d'Oupyr. Son sourire s'étire un peu plus lorsque les soulards le saluent à grand coups de cris sauvages.

Vivement le massacre.

Je suis le sentiment de rejet exacerbé de Jack... (dédicace)

En parfaite écervelée, Zohra battait des cils devant la tronche d'un Jack légèrement dépité de devoir la supporter. Génial, il affichait enfin la mine qu'elle souhaitait lui voir. Il semblait aussi guindé que si un ceintre en amidon venait de lui être passé par derrière et ça, ça faisait vraiment plaisir ! Leur dernière entrevue n'avait pas été aussi agréable, l'humain avait vraiment cru pouvoir lui venir en aide et lui être utile, surtout. Amusant... Son attitude infantilisante ? Amusante... aussi. Elle en soupira, à croire que les Humains avaient tous ce problème de nombrilisme qui les laissaient croire que leur intervention étaient vitales. Jack n'en démordait pas, sans même se douter que Zohra était un prédateur hautement redoutable... contrairement aux trois-quarts de ces couilles-molles de créatures qui zonaient souvent au Refuge. Alors elle le laissa faire son cocktail en gardant le silence, non sans le fixer de son air de midinette sous héroïne avant d'éclater d'un rire grossier en l'entendant parler de regret. La bonne blague ! La Harpie en fila un coup sur le comptoir avant de se bidonner encore un peu et trinquer en sa direction. A la tienne merdeux.

Gros sur la patate, bien sur. Il est mignon... Je regrette juste de ne pas avoir pu me servir de ses organes pour me faire un peu d'argent...

Cela pouvait aisément passer pour une blague juste glauque, pourtant elle était redoutablement sérieuse. Bah ouais, un corps d'humain était une mine d'or pour la contrebandière. C'était un bon paquet de blé fumant qu'elle avait laissé sur le trottoir en se cassant dans la foule. Mais bon, son cul avant le reste. Zohra s’apprêtait à lancer une remarque acerbe sur Jack quand un type au visage en biais beugla comme une truie pour avoir sa consommation. La Harpie le toisa en tournant à peine la tête (performance), le regard en biais témoignant de son mépris avancé pour cette raclure de comptoir comme il y en avait trop dans ce bouiboui minable. Puis le pété récidiva avec un sourire bancal que cette fois, Zohra ne pût éviter. Elle sursauta sur son tabouret de bar, et sa mine offusquée trésaillant visiblement à l'approche de l'imbécile en costard mal-taillé. Lui aurait-on présenté du crottin de cheval que son nez ne se serait pas plus retroussé qu'en cet instant. Par chance, l'homme semblait bien plus intéressé par une blonde peroxydée un peu plus loin, que par elle... Aussi soupira elle de soulagement, les narines encore palpitantes. Puis elle inspira aussitôt mais quelque chose la happa soudain. Une impression, un détail. Pour celle qui basait sa survie sur les masques et les écrans de fumés, les détails restaient les plus importants. Le problème en cet instant, c'était qu'en inspirant avec dédain, Zohra s'attendait à sentir des effluves dégueulasses d'alcool et de crasse émanant du pestiféré. Il y avait bien cette odeur de tabac qui imprégnait le costume, pas grand-chose de plus. Pas d'haleine putride, pas de transpiration goût vodka, pas de relent de vieux pinard moisie dans sa bouteille en plastique acheté au plus bas prix chez Leader Price. A croire qu'il était pété à la grenadine, l'imbécile. La Harpie sourcilla, puis plissa les yeux en observant l'homme soi-disant proche du coma éthylique. Il avait l'air réellement ivre. Mais au-delà de son odeur quelques détails physiques l’alertaient. La panoplie n'était pas complète.

Jack... C'est peut-être de la parano mais je ne le sens pas ce type. Il n’est pas bourré.

Elle avait murmuré en se penchant sur le comptoir pour alerter Jack avec un sourire et une malice qu'elle ne quittait jamais, mais ses pupilles noirs fixant l'humain avec bien plus de sérieux qu'elle ne lui avait jamais montré. Sauf peut-être au moment d'un headshot dont il avait été témoin. Humour. La Harpie ne perdit pas de temps et sauta donc de son tabouret pour hurler de concert avec les grognards « Youhouuu ! » à l’annonce de la tournée, et se permit un rire foutrement gras que le en tombant à moitié sur le type. Un bras par-dessus son épaule pour faire copain-copain avec et vérifier grâce à cette proximité douteuse, que le type ne puait pas le vieux bistro décrépi. Bingo, elle était dans le vrai, le mec était un gros mytho.

Toi tu es vachement sympa tu sais, je vais bien t'aimer. Alors, qu'est-ce que tu m'offres mon grand ? Je te préviens je suis du genre à vouloir la to-tale !

Elle ne passait pas pour ivre… ce n’était pas son intention. Juste pour une grosse michto opportuniste comme l’on pouvait en croiser de nombreuses dans les bars de Londres. Le genre à l’affut du moindre oiseau éméché à plumer sauvagement en échange de quelques promesses fugaces. Là par contre, c’était le but ! Alors elle lui foutait déjà une main au paquet alors qu’elle s’appuyait contre le bar et laissait sa dextre jouer la baladeuse… à la cherche d’un indice, d’une bosse plus fugace sous le tissu. D’une arme ou de n’importe quoi, tandis qu’elle lâchait vigoureusement et sans discrétion aucune.

Si tu vois ce que je veux dire...

On a frôlé la vie

Son regard change. Elle ne semble pas en parfait accord avec elle-même. La brune grimace de dédain, il le voit presque aussitôt. Autant qu’il avise sa bouille changer en une fraction de secondes. Elle semble hésiter alors que lui beugle à qui veut l’entendre qu’il offre sa tournée. Il est pas fou le Mads, il sait qu’un truc cloche rien qu’au comportement de la garce. Mais la plantureuse créature aux courbes alléchantes s’octroie une petite séance tripotage. Merde, il s’était pas attendu à ça. Le brun arque un sourcil broussailleux et plante ses myosotis sur elle. Elle a de ces … Un rire gras est gerbé de ses lippes alors qu’il sent la main de la donzelle se planter en plein sur son entre-jambes.

« - Hun hun … Oui oui, j’crois bien voir là, je visualise, qu’il confirme d’une voix trainante en hochant la tête.


Et c’est là que la blonde intervient. Non, pas la bestiole dans le fond, le barman. Mads sent la liqueur bousiller son trois pièces avant de le voir arriver et recule violemment, pieds encrés dans le sol alors qu’il lève ses mains. Moue écœurée, tandis que l’autre s’évertue à lui souiller le tissu hors de prix avec son torchon dégueulasse. Mads s’écarte, agrippe le poignet du blond avec force pour l’empêcher d’aller plus loin et l’invective :

- C’est bon, ça va ! Oublie ça, ça filera au pressing demain.

Y a un truc qui cloche.
Un truc qui pue sévère.

Le Mads défronce pourtant sa tronche en biais et agrippe aussitôt la brune. Il sait déjà qu’elle reviendra à la charge. Et surtout, Mads a besoin d’elle. Alors il l’entraine dans un tango survolté, totalement en déca de la musique qui braille à travers le capharnaüm. Et c’est là qu’il fait mine de trébucher, cognant un ivrogne de son coude élancé. La réaction est immédiate. L’autre beugle à qui veut l’entendre qu’il lui pétera la gueule. Le sion s’esclaffe avec virulence, se foutant clairement de sa gueule alors qu’il agrippe à nouveau les deux pattes de la petite indienne haut perchée sur ses talons aiguisés. Un coup de valse et il évite une poignée de phalanges qui s’étale sur la tronche de son voisin d’à côté.

- [color:b505=#7aa399#2d6e5e]Oups, qu’il raille, l’enfoiré pas si mondain.

Et le voilà qui fredonne lui-même cet air entêtant qu’il a en tête, soufflant les airs d’un tango argentin mondialement connu et perpétué. Il n’hésite pas à coller son train avant à la donzelle, non sans lui murmurer à l’esgourde :

- Je préfère les préliminaires un peu plus … suggestifs. »

Une tâche blonde fait dévier son regard et le Mads tourne vivement le menton vers sa proie. Putain de merde, sale garce ! Garage à bites ! Elle se fait la malle et esquive de justesse deux soulards qui se foutent dessus face à l’entrée. Mads fait rapidement tourner la brune sur elle-même avant de la relâcher. Tant pis pour l’élan. Tant pis si elle échoue sur le parquet comme un phoque sur son glacier. Il a son occasion rêvée et le chaos qui règne en maître pour meilleur allié. Le chevalier colle un pain à un client s’interposant sur son chemin, puis détale rapidement, prêt à agripper la crinière de la pute hérétique qu’il loupe de justesse. La connasse s’éclipse à l’extérieur pour aller se loger dans une ruelle sordide. Ah ! Idiote ! L’enflure sur les talons de la créature, ce dernier la rattrape rapidement pour enrouler sa tignasse autour de sa poigne. Il sent la crinière doucereuse qui glisse entre ses doigts et s’accrochent, tandis qu’il tire violemment en arrière pour la faire tomber. CRAK. Le Mads agrippe sa lame qui ne le quitte jamais, bien planquée sous sa ceinture, avant de l’enfoncer entre les deux yeux de la pouffe. Un nouveau craquement suggestif explose à ses esgourdes alors qu’il tourne la lame sur elle-même pour la déloger.

Tout la haine qu'il peut ressentir l'égard de ces saloperies de créatures explose dans ce seul geste. Toute sa hargne. C'est leur faute. Tout est de leur faute. Alors il retire la lame, et la plante à nouveau dans l’œil de la morte. Il la retire encore et la plante dans l'autre, éjectant un œil crevé du globe au passage. Les souvenirs ne le quittent jamais. Rien de tout ça ne serait arrivé ces putains de surnats. Mads retire à nouveau la lame souillé d'hémoglobine et de cervelle, l'essuyant sans ménagement sur la robe à paillettes de la Oupyre. D’une moue écœurée, le brun étire sa carne en reprenant son souffle, prêt à se foutre le camp.

Je suis le sentiment de rejet exacerbé de Jack... (dédicace)

Elle était bien partie à tâter l’engin du type qu’elle reluquait avec une indécence parfaitement feinte. C’était facile de peindre quelques mirages sur ses expressions, depuis le temps qu’elle survivait par ce biais. Mais quand Jack s’amusa à l’interpeler pour lui envoyer une bouteille qui se renversa adroitement sur le costard du suspect grossier faux-bourré, elle déchanta. La Harpie observa le désastre se jouer sous ses yeux, alors que l’homme grimaçait et que l’humain rappliquait pour le frotter comme une poignée de porte avec un torchon dégueulasse. Elle secoua la tête d’un air désabusé, lâchant à Jack un regard dédaigneux en plissant le nez, dégoutée par sa personne. Du moins, c’était ce qu’elle voulait que l’autre voit, que l’inconnu s’imagine alors qu’elle émettait un « tssssss » de jugement à l’égare du barman maladroit. En un sens pour cette fois, il n’était pas compliqué pour elle d’être hautaine. Parce que c’était Jack, et parce qu’il insistait trop le bougre ! Il n’avait qu’à venir soupeser le paquet du mec, lui aussi ! Au moins ils pourraient jouer les marchands de foire aux bestiaux... Quoi qu’il ne soit, il devait aussi avoir flairé l’embrouille, ce qui confortait Zohra dans ses positions et impressions, aussi vagues soient elles encore. Mais alors qu’elle allait répliquer, elle se sentit emportée dans une danse complétement dégingandée, lâchant quand même un regard effaré à Jack sous le coup de la surprise. #bicheVSvoiture. Puis elle ne manqua pas d’éclater d’un rire plutôt franc, alors que l’autre se heurtait à des mecs qui finissaient pas se foutre sur la gueule comme des animaux. Mais la Harpie semblait pourtant profiter de ce moment à la proximité on ne peu plus … proche (lol) pour constater que non, il ne puait pas l’alcool. Il puait plutôt la bouffe top budget et le cul encore plus bon marché. Ok, c’était vraiment la merde.  

Une pirouette plus tard, et voila qu’elle tournait sur elle-même sans appuie, finissant par se vautrer sur une table en relevant des yeux noirs vers l’homme qui filait comme un beau diable en coursant une blonde. Là, ce n’était pas l’appel furieux du slip d’un mec aux abois. Si tel était le cas, il aurait directement cherché à lui faire sa fête étant donné l’indécence de Zohra à son égard. Non, là… c’était une chasse. Et en tant que prédatrice, la Harpie était bien placée pour en reconnaitre une. Son cœur fit une embardée, elle pensait au Refuge, à Callum et Eliza. A toutes ces créatures dont elle n’avait que faire mais qui tenaient les Frye. Le danger imminent la força à se redresser prestement dès lors que l’inconnu avant disparu au détour de la porte, et elle se précipita sur Jack pour lui tirer la barbiche.

La discrétion c’est pas ton fort hein ? Gros lard ! Fallait carrément lui palper le cul en mode fouille de la brigade des stups pendant que tu y étais !

Mal placée pour dire ça, mais peu importait… Elle ne lui laissa pas le temps de réagir avant d’enfiler son manteau sans le refermer, et de réarmer ses nichons en les replaçant dans sa robe moulante. L’élégance, la distinction (Comme Pamela Anderson…). Son regard se fit alors plus inquiet. Largement plus inquiet… Avant qu’elle ne saisisse une bouteille sur le comptoir et ne file vers la sortie.

Je vais m’assurer qu’il ne revienne pas, j’ai peur qu’on ait eut la visite d’un connard de Sion. S’il te plait, contacte les Frye, dis-leur qu’il faut protéger le… bar.

Un regard vers l’étage inférieur pour lui faire comprendre qu’elle causait du Refuge, et voila qu’elle filait sur les talons de l’enflure en récupérant sourire et attitude mièvre de femme facile. Seulement quand elle le trouva, c’était trop tard pour la décolorée. Elle gisait dans une mare de sang, les yeux éclatés entre quelques miettes de cervelles encore fraiches. Putain ce qu’elle avait la dalle… Mais Zohra se contenta de débarquer en beuglant.

Hey toi là ! Tu m’avais promis du suggestif et j’ai rien … eu…

Elle fit mine de se laisser heurter par la vision d’horreur, lâchant la bouteille de ses mains qui retenaient désormais un haut-le-cœur démesuré. En vérité, elle était secouée par un réel spasme, c’était facile de mimer l’effroi et le dégout éprouvé par un corps choqué, comme cette espèce de pouffiasse aux cheveux multicolore dans la ruelle l’autre nuit. Tout ça, parce qu’elle avait la DALLE ! Mais elle s’effondra contre un mur, gémissant d’horreur et tremblante de frayeur, beuglant comme une vache à l’abattoir dans la ruelle résonnante.

Mon dieu mais qu’est ce que tu as fait ?!!

Laisser du temps à Jack… éloigner le type. Même si la Harpie avait conscience d’être en présence d’un Humain trop adroit pour ne pas être formé au massacre. Et trop imprévisible pour qu’elle puisse anticiper sa réaction. Un danger imminent auquel elle s’exposait malgré la raison et l’instinct de survie. Pour le Refuge… Quelle conne. Même pas sûr qu’il ne vaille la peine !