Assis derrière un bureau en bois massif, Arès hésitait encore, le stylo plume jouant entre ses doigts musclés et légèrement tâchés d’essence. Un papier blanc était posé devant lui alors qu’il passait la main libre dans ses cheveux blonds avant de se mettre à écrire, le cœur lourd et l’âme en peine.

« Père.

Quelle lettre difficile à écrire pour moi. Est-ce réellement une bonne idée ? Je n’en suis pas certain mais, j’arrive à un tournant de ma vie, celui où j’ai envie de me poser pour avoir des enfants, une famille dont j’ai été très tôt privé. Je ne t’ai guère connu, voir même jamais, en vérité. La personne qui m’a recueilli alors que je venais de naître, que j'étais l'enfant qu'il aurait du avoir avec elle. Il m’a raconté que ma mère était une femme belle, elle avait un sourire à damner un ange comme il disait. Tu es tombé amoureux d’elle au premier regard mais ce n’était pas réciproque son cœur appartenait déjà à un autre. Du haut de mes neuf ans, quand Hermès m’a raconté cette histoire, j’avais envie de pleurer pour toi. Tu semblais si gentil et perdu. Pourtant, ton âme était aussi noire que tes ailes étaient d’albâtre. Tu n’as pas hésité à lui prendre toute son innocence, lui arrachant une vie pourtant si prometteuse. Elle n’avait que dix-sept ans…

Tu as brisé en deux cette femme comme un fétu de paille, ne t’occupant pas de ses cris, de ses larmes et de ses espoirs brisés net. Sais-tu qu’après avoir subis cette humiliation et ce crime, elle a longuement hésité à garder l’enfant mais que son fiancé l’a fait changer d’avis ? La belle a accouchée, a souri à ce bébé qu’elle ne désirait pas et l’a aimé plus que tout au monde, bénissant le ciel de lui avoir offert un tel cadeau. Mais… Tu es revenu, tu as recommencé, la poussant lentement vers la mort sans même t‘en rendre compte. Tu étais pourtant âgé, ta descendance était assurée plus d’une foi. Pourquoi elle ? Qu’avait-elle de si spécial à tes yeux ? Je me souviendrais toujours de ce jour d’hiver où je rentrais de l’école avec cet homme et que nous l’avons trouvée, pendue en plein milieu du salon. Elle était si jeune… Si innocente.

Hermès ne s’en est jamais remis, je crois. Il m’a élevé du mieux qu’il pouvait, avouant sans mal que voir les traits de ma mère sur mon visage l’aidait à surmonter ce drame, à se lever chaque matin. Moi… J’ai continué ma vie, apprenant à apprivoiser cette image traumatisante gravée dans ma mémoire. Je me tenais relativement tranquille, le Népal étant un magnifique terrain de jeu. Puis vint l’adolescence et son lot de problématiques étranges. Tout d’abord les sauts d’humeur, puis cette impression que mon corps n’était pas complet, que quelque chose me manquait. Lorsque lentement, perçant la peau telle des aiguilles fines, les ailes se mirent à sortir, j’ai su ce que j’étais. Porté par tes souvenirs tristes – bien que n’excusant rien – j’ai compris que j’étais supérieur aux autres. A ma mère. A toi, même. Hermès m’a enseigné tout ce qui me manquait, prenant un soin particulier à me faire porter son nom, à me faire devenir son fils.

J’étais un véritable casse-cou, adorant apprendre à me battre, à tester mes nouvelles limites, à vouloir montrer au monde quelle puissance j’avais, qui j’étais. J’étais un petit con, réellement. J’ai fais quelques bêtises dont je ne suis guère fier. J’ai déjà volé, fumé et même été incapable de rappeler une fille après avoir couché avec elle. Malgré tout, Hermès restait d’une patience d’ange avec moi. Ce ne fut que lorsqu’il me déballa son plan que je compris la réelle raison de ce comportement. Il m’avait trouvé une fiancée, l’une des notre pour perpétuer la lignée. Elle était belle, visiblement gentille et bien élevée mais… Mais je ne ressentais pas plus que du respect pour cette femme. Alors, d’à commun accord, nous sommes partis tous les deux de ce pays qui nous avait bercé pendant si longtemps.

J’ai passé de longues années à découvrir ce monde, à explorer les cultures, à essayer de comprendre quelle était ma destinée, ce que j’étais censé faire de ces ailes noires. Mais, je n’obtenais aucune réponse concrètes, comme si la moindre piste n’était que du vent, un ramassis d’idiotie destinée à nous décourager de découvrir cette vérité absolue, cette raison de notre présence sur terre, à nous, les Nephilims. N’étions-nous réellement que le fruit d’expériences abjectes de la part des humains ? Ce n’était que ça ? J’avais peur d’obtenir cette réponse… Peur de voir le véritable visage de cette humanité qui pourtant ne cessait de m’émerveiller.

Je suis même tombé amoureux d’une beauté latine aux yeux de biches et à la peau caramel. Elle dansait merveilleusement bien, se déhanchant comme si sa vie en dépendait. Nous avons passés dix ans ensemble, dans son pays où la chaleur était suffocante même pour moi. Je me serais coupé les ailes pour ce bout de femme si énergique et si merveilleux. Elle m’a fait sourire, m’a couvert d’un amour débordant et salvateur, me prenant tel que j’étais, sans jamais poser de question, sans jugement. Nous nous sommes même mariés le 1er juillet 1977. Andréa. Elle avait les cheveux aussi noirs que mes ailes et un corps de rêve. Ma douce Andréa… Quelques semaines après notre mariage, elle fut enceinte, accouchant d’une petite fille aux yeux bleus. Un véritable ange tombé du ciel. Des joues toutes potelées, des sourires radieux et un regard rempli de vie… Lucia… Mon enfant. Mon bébé. Ma fierté.

J’étais heureux. Ivre de ce bonheur que tu n’as jamais connu et que tu ne méritais pas. Je me fichais bien de perpétuer cette lignée des Nephilims à l’époque, je voulais passer ma vie aux côtés d’Andréa et Lucia. Elles étaient mes raisons de vivre, de me battre contre le monde, de protéger ma maison jour après jour. Pendant douze ans, ce fut un bonheur sans tâche, sans ombre, sans malheur. Mais… Mais, il y eut cette voiture mal entretenue, cette course urgente puisque Lucia était malade, ma femme prenant la route malgré la nuit et le vent. Puis, le camion qui roulait à contre-sens et le choc. Lorsque j’ai vu leur corps étendus sur le sol sans vie, j’ai hurlé à m’en déchirer les poumons, pleurant toutes les larmes de mon corps, mes ailes recouvrant tant bien que mal mes deux étoiles qui s’étaient déjà élevés vers le ciel. A cet instant précis, je me suis juré de ne plus jamais aimer qui que ce soit. Mon cœur était à elles. Mon âme également.

Après avoir vu le criminel se faire enfermé malgré ma tentative de vengeance, j’ai décidé de plier bagage, n’emportant que leurs sourires, les alliances et un bracelet que Lucia adorait. Où aller ? Pas un pays chaud… Trop de ressemblances… Pas un pays froid, trop de souvenirs. J’avais besoin d’être seul, de ne plus avoir cette souffrance qui lacérait mon cœur à chaque fois que j’ouvrais les yeux, que je faisais un pas, que j’entendais les rires des enfants. Je décidais de m’échouer dans un monastère tibétain, me pliant sans mal à leurs règles, allant jusqu’à me raser la tête pour me fondre autant que possible dans le décor. Ma retraite dura près de dix-huit ans durant laquelle silence et prières furent mes seuls réconforts.

J’eus enfin la force de faire à nouveau face au monde. Je décidais de reprendre une vie relativement normale, m’installant à Londres et y trouvant un petit boulot de garagiste. En dix ans, j’ai pu me faire un nom, avoir ma propre entreprise tout en continuant à combattre mes démons intérieurs. Perpétuer la descendance des Nephilims. Ce sentiment ne cesse de grandir en moi, devenant presque une obsession. Etait-ce pour cela que tu t’étais jeté sur ma mère ? Je refuse de te ressembler. Jamais, je ne pourrais faire de mal à une femme. Jamais…

Je ne sais pas si tu as survécu longtemps après cela ou même si tu es encore en vie à l’heure actuelle mais, saches que j’espère que tes pas ne foulent plus cette terre. Que jamais nos deux corps ne se croisent. Je ne voudrais pas être responsable d’un meurtre. Je ne sais même pas si tu liras cette lettre. Si c’est même une bonne idée… »

Arès soupira, observant les feuilles noircies par l’encre de sa plume avant de les attraper et de les froisser avant de les déchirer. Il les jeta à la corbeille, caressa le bracelet de sa fille accroché à son poignet avant de se lever et de retourner travailler.

Ta fiche est parfaite ! J’ai bien aimé que tu racontes ça sous la forme d’une lettre destinée à son père . Amuse toi bien avec nous

Te voila donc opé(e) ! Mais avant de te ruer comme un(e) malpropre dans le flood (ouais ouais on te connait déjà !) ou sur la CB, il te reste encore quelques petits devoirs de citoyen à accomplir. Et pour te guider, parce qu'on est trop sympa (a), il n'y a qu'a cliquer sur les liens à suivre ! Pour commencer, il ne faudra pas oublier de réserver ton avatar. Et oui, ça ne va pas se faire tout seul ! Autres réservations importantes, ton métier, et ton logement dont il faudra demander la création. Après... c'est la fête ! Tu pourras partir en quête de liens et de rps après avoir créé tes propres topics. Jusque là, c'est déjà pas mal, non ? Et pour le reste ce sera de la tarte. Tu pourras t'en aller poster d'éventuels scénarios (deux maximums, dont il te faudra attendre la validation), balancer un max de pré-liens puis partir faire le flan partout sur le forum !

Et si tu es nouveau(elle) sur le forum, voici les deux sujets qui pourront être des plus utiles pour t’intégrer : le guide du forum, et les bonnes fées ! N'hésite surtout pas à parcourir le premier et à t'inscrire sur le second. En attendant si tu as des questions, les Staffeux sont évidemment à ton écoute

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