chapter 1
Fuis mon enfant, ne te retourne pas car ils seront toujours là pour te pourchasser.
Son cœur battait à tout rompre tandis que la jeune fille tentait de reprendre sa respiration. Cachée derrière un arbre afin d'échapper à celui qui la pourchasse, elle n'arrivait pas à rester silencieuse malgré toutes ses tentatives pour ne plus faire le moindre bruit. Une ombre se rapprocha soudain et son petit frère lui sauta dessus.
" Trouvée !" La petite sursauta puis se mit à rire avec le plus jeune tout en sortant de sa cachette. Elle n'était pas très forte à cache cache, même lorsqu'elle y mettait toute la bonne volonté du monde, elle perdait. Soit Akhmaleone était vraiment nulle à ce jeu, soit son frère était vraiment doué. Elle allait lui répondre afin de lancer une autre partie lorsqu'ils furent interrompus.
" Akhmaleone, où es tu ?Si tu es encore en train de jouer, je vais vraiment finir par m'énerver ! Alors viens ici tout de suite." La jeune Nephilim poussa un petit soupire et tourna la tête en direction de l'appel. Elle ne voulait plus s'entraîner, c'était chaque jour ainsi. Elle se levait, mangeait un peu puis passait le reste de la journée à s'exercer au combat, à la défense, à la maîtrise de ses ailes fraîchement dévoilées. Les exercices de vol étaient bien les seuls qu'elle appréciait, si bien qu'elle faisait en sorte de les rallonger afin d'en profiter. Tout en affichant une petite moue de déception, elle se retourna vers son frère et haussa les épaules.
"Désolé petite frère, je dois te laisser. On jouera une prochaine fois." Le petit garçon poussa un grand soupire théâtrale et reparti vers le village en courant avec ses petites jambes tandis que la Nephilim avança en traînant des pieds dans la direction de l'appel.
" Tu sais pourtant que tu n'as pas le temps pour jouer Akhmaleone, alors pourquoi me désobéis tu tous le temps ?" Le jeune fille croisa le regard de son instructrice et se retint de lever les yeux au ciel, si elle voulait la paix, elle ne risquait pas de l'avoir en lui manquant de respect. Elle prit le temps de réfléchir puis lui répondit en levant les mains.
" Parce que je n'ai peut être plus envie de m'entraîner. Je n'ai peut être pas envie de devenir une guerrière comme vous tous et de dominer les autres. On ne m'a jamais demandé mon avis ! " La femme en face d'elle contracta la mâchoire suite à ses mots, elle venait de toucher une corde sensible. Jamais elle n'avait tenue tête à son aînée, et elle ne se le serait pas permise quelques temps plus tôt, mais à présent elle en avait assez des entraînements, assez de ne pas pouvoir faire autre chose de ses journées. La femme rapprocha son visage du sien et lui souffla d'une voix dure et dénuée d'émotions.
" Parce que tu n'as pas voix au chapitre. Tes ancêtres, ceux qui se sont battus pour obtenir leur liberté, auraient honte de toi." La petite encaissa le coup, elle le savait, toute sa vie serait menée dans un seul but, asservir la cause Nephilim.
chapter 2
Dis moi que non, la vie ne se résume pas qu'à ça.
Le regard perdu dans le vague, Akhmaleone contemplait les montagnes de son point de vue, perchée en haut d'une falaise. Le vent, saisissant et froid, soufflait sur ses ailes noires aux nombreux reflets argentés. La jeune femme ne craignait pas la fraîcheur de l'aube, savourant la sensation de l'air se faufilant entre ses primaires. D'un geste fluide elle les ébouriffa en poussant un soupire d'aise. Elle avait apprit à maîtriser cette extension d'elle et aimer ressentir toutes les sensations provenant de ses deux ailes. Alors qu'une branche craqua derrière elle, la Nephilim s'empara de son épée placée dans son dos et se retourna en une fraction de seconde, arme brandie, avant de s'arrêter à cinq centimètres de la gorge de son frère. Elle haussa un sourcil tout en affichant un petit sourire suffisant.
" Chercherais-tu à mourir petit frère ? " Elle rabaissa son arme et le laissa se placer à ses côtés alors qu'elle se retournait afin de contempler de nouveau le paysage. Son frère se racla la gorge avant de lui répondre.
" J'avoue être bien meilleur que toi en traque, mais tu me surpasses en combat. J'ai tendance à l'oublier." Il se regardèrent du coin de l’œil en souriant tout deux. Depuis la mort de leurs parents quelques années plus tôt, le frère et la sœur s'étaient beaucoup rapprochés, alors que les mœurs de leur espèce étaient tout autres. Lorsqu'ils se trouvaient en communauté, ils évitaient de paraître trop proches, de crainte qu'on les croient faible alors qu'il en était tout autre. Son frère était la force d'Akhmaleone. Elle se battrait jusqu'à la mort pour lui et acceptait donc que le regard des autres comptaient pour lui. Elle n'arrivait pas à admettre qu'il pouvait se soumettre à ce régime qu'elle trouvait ridicule. Son regard se perdit de nouveau dans les paysages du Népal, où elle se mit à imaginer le reste du monde.
" Tu n'as jamais eut envie d'ailleurs ? " Son frère lui jeta un nouveau regard en biais puis fit comme elle et fixa les montagnes.
" Non, je suis bien ici." La Nephilim soupira face à cette réponse alors qu'elle s'y attendait, son frère s'était toujours accommodé des instructions. Il aimait être un guerrier, il aimait être dirigé, alors qu'elle non. Elle baissa la tête, incertaine de ce qu'il était bon de faire ou non. Son cœur lui criait de vivre sa vie, loin de tout ça, loin du Nepal et de son clan, tandis que sa raison lui dictait de rester et de veiller sur son frère.
" Je partirai. Un jour je quitterai cet endroit, et il ne tiendra alors qu'à toi de décider si tu voudra me suivre ou non."chapter 3
Hier n'est plus, demain n'est pas encore. Nous n'avons qu'aujourd'hui. Commençons..
Les mains tremblantes, Akhmaleone s'empressait de faire sa valise. Elle ne pouvait pas prendre énormément d'affaires étant donné qu'elle ferait tout le voyage en volant, portant son bagage à bout de bras. De toute façon, elle ne possédait pas non plus énormément d'effets personnels qui justifierait de prendre une grosse valise. Elle emportait principalement des souvenirs avec elle, ainsi que quelques vêtements de rechange pour ses premiers jours à Londre. Elle avait choisie la capitale quelques jours plus tôt, sur un coup de tête. Les rumeurs concernant un possible soulèvement des créatures l'avait intriguée et il ne lui avait fallut que quelques minutes pour se décider à partir. Il était temps. Temps de vivre sa vie.
Alors qu'elle était penchée sur son sac pour terminer d'ajouter ses dernières affaires, quelqu'un ouvrit la porte dans son dos. Elle eut juste besoin de jeter un rapide regard pour comprendre que son frère entrait dans sa chambre. Elle redoutait la conversation qui se profilait, la repoussant chaque jour un peu plus. Mais elle n'avait plus le choix. Elle partait le jour même et devait s'expliquer avec lui, savoir qu'elle était son choix. Fermant les yeux, elle zippa la fermeture de son sac puis se tourna vers lui pour lui faire face. Il avait le regard grave, tout comme elle. Elle prit son courage à deux main, pour enfin lui dire ce qu'elle voulait avouer depuis plus de 50 ans.
" C'est décidé je pars aujourd'hui." Un silence pesant s'abattit sur eux. La Nephilim ne sachant quoi ajouter de plus, et son frère méditant ses mots. Il finit par ouvrir la bouche, d'un ton plat et distant.
" Où pars tu ? " Elle détailla son visage, encrant chaque trait de physique qu'elle pouvait dans sa mémoire. Elle avait un mauvais pressentiment, elle redoutait de devoir partir seule pour l'Angleterre.
" Londre." Un soupire profond lui parvint, son frère contracta ses poings et carra les épaules. Elle ne le sentait pas, mais alors pas du tout. Elle s'apprêta à continuer, à lui expliquer qu'elle avait besoin de lui, qu'il ne pouvait en être autrement. Que leur relation était trop différente pour se terminer sur ça, mais il la devança.
" Je ne viens pas. Ma décision est prise. N'essaie pas de m'en convaincre, tu perdras ton temps. Je te souhaite bonne chance, et j'espère que tu trouveras là bas ce que tu n'as jamais réussi à avoir ici. A être heureuse. " Il se détourna d'elle sans un autre regard, sans lui laisser le temps de protester. Le coeur de la femme se serra, bien qu'elle ne soit pas certaine qu'il ne venait pas de se briser à l'instant. Elle s'y attendait, pourtant la douleur fut sans pitié. Son frère s'était détourné d'elle. Ou bien c'était elle qui venait de se détourner de lui en l'abandonnant. Un énorme sentiment de culpabilité l'assaillit tandis qu'elle doutait de son choix. Pourtant elle ne pouvait rebrousser chemin, elle attrapa son sac, le plaçant sur son torse de sorte d'enfiler les bandoulière par l'avant afin de moins se fatiguer pendant le vol. Il ne fallait pas qu'elle perde de temps, au risque de changer d'avis, de se résigner à rester ici et de ruiner sa vie. Elle ouvrit la porte, surprise de croiser le regard de dizaines de personnes s'étant agglutinés devant sa maison, la nouvelle de son départ se répandait rapidement et au vue des regards que lui jetaient les autres Nephilim, cette décision ne faisait pas l’unanimité. Ni une, ni deux, elle fléchit les jambes et effectua un décollage vertical si rapide qu'une bourrasque de vent ébranla les spectateurs. Sous l'orage naissant haut dans le ciel, la jeune femme crut percevoir le regard de son frère. Le dernier regard qu'elle aurait de lui.
chapter 4
J'ai la chance d'un nouveau départ, je suis née pour ça. C'est qui je suis, comment pourrais-je oublier ?
Quod quidem quale sit, etiam in bestiis quibusdam animadverti potest, quae ex se natos ita amant ad quoddam tempus et ab eis ita amantur ut facile earum sensus appareat. Quod in homine multo est evidentius, primum ex ea caritate quae est inter natos et parentes, quae dirimi nisi detestabili scelere non potest; deinde cum similis sensus exstitit amoris, si aliquem nacti sumus cuius cum moribus et natura congruamus, quod in eo quasi lumen aliquod probitatis et virtutis perspicere videamur.
Quod quidem quale sit, etiam in bestiis quibusdam animadverti potest, quae ex se natos ita amant ad quoddam tempus et ab eis ita amantur ut facile earum sensus appareat. Quod in homine multo est evidentius, primum ex ea caritate quae est inter natos et parentes, quae dirimi nisi detestabili scelere non potest; deinde cum similis sensus exstitit amoris, si aliquem nacti sumus cuius cum moribus et natura congruamus, quod in eo quasi lumen aliquod probitatis et virtutis perspicere videamur.